2nd Workshop Historical Epistemology - Paris 2016
CALL FOR PAPERS / APPEL À CONTRIBUTIONS
2nd Workshop / Deuxièmes Journées d’études
Historical Epistemology: a history of the present
Epistémologie Historique: une histoire du présent
19-20-21 May 2016
Ecole doctorale de Philosophie ED
280, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut des sciences Juridique
& Philosophique de la Sorbonne – UMR 8130
Centre de Philosophie
Contemporaine de la Sorbonne, Equipe EXeCO
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[ English ]
The working
domain of this workshop corresponds to the domain of historical epistemology
(HEP), broadly understood both as a “tradition” and as a method in philosophy
and history of science. On this occasion we would like to investigate one of
the most distinctive traits of HEP, that is, the permanent tension
between past and present it instantiates. As testified by many of its
practitioners, HEP is an inquiry which is present-oriented, or, alternatively,
it is written using the present as a standpoint. In this sense, normative (or
recurrent) history of science, as conceptualized by Gaston Bachelard or Georges
Canguilhem, relies on a current scientific norm, whereas Michel Foucault’s
approach, beside introducing a difference between present and actuality, seems
to question or limit the validity of current scientific norms. From the
normative history of science to the project of an “history of the present” and
of an “historical ontology of ourselves”, Foucauldian expressions reprised also
by Ian Hacking, a space is opened for a methodological and philosophical
reflection which is unavoidable for every further development of HEP.
Probability (Hacking 1975, 1990), sexuality (Davidson 2001), objectivity
(Daston-Galison 2007) and the experimental systems of molecular biology
(Rheinberger 1997) are some examples of the categories and material constraints
out of which our experience of the world and of ourselves are being structured today.
The histories that the aforementioned authors reconstruct of these categories
and constraints illustrate the twofold critical import of an
epistemological analysis: on the one hand, they articulate the intertwinement
of ethical and epistemic norms while, on the other, they open up the space for
new modalities of thought and action. The discussion of the role of the present
and of actuality within HEP will thus give us the possibility to articulate the
political and ethical stakes implied by this kind of inquiry.
With reference to this general framework, the proposals should constitute
original articulations of either one of the following axes of problems:
I. The role of scientific norms and values in historiography: We would like to further analyze
the role played by the present of science in HEP: how do the references to
actuality vary according to the different scientific domains? To what extent
does the continuous or discontinuous trajectory of an epistemic object determine
(or is determined by) the kind of normativity at stake in a certain discipline?
To what extent do the conditions of applicability of the principle of
recurrence draw on the nature of the norms of a certain science? Is a recurrent
history of human science possible? What gives a recurrent history its critical
import? These questions bear on the different ways of relating the past to the
present and of understanding the progress and transformations of the sciences.
II. The power of the concept: Works inspired by the approach of HEP have
highlighted several ethical-political issues, while at the same time refusing
to see the scientific norm as a simple effect of power. Such an assimilation of
a scientific norm to an effect of power would abolish the normative privilege
which a current science has on its past, thus neglecting the relation between
truth and reality. What remains to be shown, however, is that scientific
progress cannot be understood apart from concrete social and technical problems,
that is, of man’s ability to comprehend and transform reality. We welcome
contributions bearing on: the relation of a concept to its techniques; the
analysis of techniques of observation, of measuring and of medical
normalization; the relation between the classification of the living and the
different manners of making up people; or the different epistemological,
archaeological, and genealogical forms that an analysis of the relation
power-knowledge can take.
Proposals
(500 words plus a short presentation of the candidate) must be sent by 2016
February 1st (notification of acceptance or refusal by February
22nd), in word or pdf formats, to epistemologiehistorique@gmail.com. Proposals by graduate students and
young researchers will be privileged. The languages of the workshop will be
French and English.
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[ Français ]
Le domaine de travail correspond à celui de
l’épistémologie historique (EH), entendue au sens large, en tant que tradition
et méthode en philosophie et histoire des sciences. A cette occasion, nous
souhaitons approfondir l’un des traits qui nous semble parmi les plus marquants
de ce domaine d’étude, à savoir, la tension constante qui y est établie
entre passé et présent. Comme en témoignent plusieurs de ses auteurs, l’EH
est en effet une enquête orientée vers le présent, ou écrite à partir de
celui-ci. En ce sens, l’histoire normative (ou récurrente) des sciences, telle
qu’elle est conceptualisée par Gaston Bachelard ou Georges Canguilhem, s’appuie
sur une norme scientifique actuelle, alors que la démarche de Michel Foucault
(qui introduit aussi un écart entre le présent et l’actualité) semble la
plupart du temps la mettre en question ou en limiter la validité. De l’histoire
normative des sciences, au projet d’une “histoire du présent” et d’une
“ontologie historique de nous-mêmes”, expressions foucaldiennes, mais reprises
aussi par Ian Hacking, s’ouvre l’espace d’une réflexion méthodologique et
philosophique incontournable pour tout développement ultérieur de l’EH. La
probabilité (Hacking 1975, 1990), la sexualité (Davidson 2001), l’objectivité
(Daston-Galison 2007) et les systèmes expérimentaux en biologie moléculaire
(Rheinberger 1997) sont des exemples de catégories scientifiques et de
contraintes matérielles à partir desquelles se structure aujourd’hui notre
expérience du monde et de nous-mêmes. Les histoires que ces auteurs dressent de
ces catégories et de ces contraintes illustrent le sens critique de
l’analyse épistémologique dans la mesure où, d’un côté, elles pensent
l’entrelacement entre normes éthiques et normes épistémiques, et, de l’autre,
elles envisagent des modalités de pensée et d’action nouvelles. La discussion
sur le rôle du présent et de l’actualité dans l’EH nous donnera donc la
possibilité d’articuler les enjeux politiques et éthiques qui sont impliqués
par ce type d’enquête.
En gardant
une référence au cadre indiqué ci-dessus, les interventions devront proposer
des articulations originales à partir de l’un des axes problématiques suivants:
I. Le
rôle des normes et des valeurs scientifiques dans l’historiographie: nous voudrions approfondir le rôle joué par le présent de la science dans
une épistémologie de type historique: comment les différentes références à
l’actualité se conjuguent-elles dans les différents domaines
scientifiques ? A quel point la trajectoire (continue ou discontinue) d’un
objet épistémique détermine-t-elle (ou est-elle déterminée par) le type de
normativité en jeu dans une certaine discipline ? Dans quelle mesure les
conditions d’application du principe de la récurrence relèvent-elles de la
nature des normes d’une science? Une histoire récurrente des sciences humaines est-elle
possible? Qu’est-ce qui confère à une histoire récurrente sa portée critique?
Ces différentes questions portent sur les différentes manières de rapporter le
passé au présent et de comprendre les progrès et les transformations des
sciences.
II. Le
pouvoir du concept: Les travaux inspirés par l’épistémologie
historique ont dégagé plusieurs enjeux éthico-politiques, tout en refusant de
tenir la norme scientifique pour un simple effet de pouvoir.. Une telle
assimilation de la norme scientifique à un effet de pouvoir abolit le privilège
normatif de la science présente sur son passé et fait ainsi l’économie du
rapport du vrai au réel. Il s’agit de montrer en revanche que les progrès
scientifiques ne peuvent pas être dissociés des problèmes sociaux et techniques
concrets, c’est-à-dire de la capacité qu’a l’homme d’appréhender et de
transformer la réalité. Nous attendons ici des interventions portant sur le
rapport du concept aux techniques, l’analyse des techniques d’observation, de
mesure et de normalisation médicale, le rapport entre la classification du
vivant et les manières de façonner les gens, ou encore sur les différentes
formes épistémologiques, archéologiques ou généalogiques que peut prendre
l’analyse du rapport pouvoir-savoir.
Les propositions d’interventions
(500 mots, plus une présentation courte du candidat) sont à nous faire
parvenir, avant le 1er février 2016 (date de réponse le 22 février), en format
word ou pdf à epistemologiehistorique@gmail.com.
Les propositions de doctorants et de jeunes chercheurs seront privilégiées et
retenues en priorité. Les deux langues de la rencontre seront le français et
l’anglais.
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Important
dates
Application
deadline : February 1st 2016
Notification
of acceptance: February 22th 2016
Texts
submission : May 6th 2016
Workshop
days : May 19-20-21st 2016
Scientific committee
Christian
BONNET, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Jean-François
BRAUNSTEIN, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Arnold I.
DAVIDSON, Université de Chicago.
Pierre
WAGNER, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
The Organizing committee
Ivan MOYA
DIEZ, Matteo VAGELLI (coordinateurs)
Tiago
ALMEIDA, Audrey BENOIT, Nicola BERTOLDI,
Marcos
CAMOLEZI, Wenbo LIANG