CfP Material Histories of Time: Objects and Practices, 14th-18th centuries (La Chaux-de-Fonds, Musée international d’horlogerie)
CfP: Material Histories of Time: Objects and Practices, 14th-18th centuries
La Chaux-de-Fonds, Musée international d’horlogerie
November 30 – December 1, 2017
DEADLINE: April 21, 2017
ORGANIZERS: Gianenrico Bernasconi (University of Neuchâtel), Susanne Thürigen (Ludwig Maximilian University of Munich)
French version below
The historiography of timekeeping is traditionally characterized by a
dichotomy between research that investigates the evolution of technical
devices on the one hand, and research that is concerned with the
examination of the cultures and uses of time on the other hand. The
former engages with the improvement of clocks and watches’ mechanical
movements, the biography of prominent clockmakers, the study of
technical knowledge and the organization of production. The latter
examines the various forms of temporal organization and coordination,
and the ways they became internalized. One of the main consequences of
this dichotomy has been the scarcity of studies that take into account
the influence of socio-cultural factors on the layout of the technical
devices in question. Contributions that conversely investigate cultures
and practices of timekeeping through the analysis of objects are equally
rare. Besides, the study of pocket watches and clocks consumption
initially emerged from questions surrounding the concept of luxury goods
while the gestures, practices and social interactions inherent to the
use of these material devices have mostly been neglected.
The symposium will aim at contributing to a dialogue between these two
approaches by taking table clocks, portable watches, marine
chronometers, carriage clocks, tact watches, alarm clocks, bells and
hands, etc. as the starting point of a joint reflection that will get
specialists of the history of horology together with scholars studying
the social and cultural history of time.
A history of time grounded in the study of objects has the potential of
opening up new avenues to understanding the processes of innovation and
temporal coordination through the encounters between material devices,
individuals, knowledge and institutions. Thus, the project will not be
concerned with reviewing each step taken towards social modernization by
the diffusion of mechanical timekeeping but rather with pondering the
diversity of temporalities. Objects allow for a tangible grasp of the
ways in which timekeeping structures daily practices of temporal
coordination and informs the observation of natural phenomena; they
facilitate the comprehension of the relationships between clockmakers
and their customers through the exploration of archival records of
production and consumption. Objects also draw attention towards the
modes in which time has been internalized and conveyed through the
investigation of clocks’ shapes and of the images that ornate them, as
well as of the visual, sound and tactile devices that signal time.
We expect the symposium to tackle these questions from a long-period
perspective, starting with the apparition of the first timekeeping
mechanical systems in the Middle Ages, until the premises of
industrialization in the eighteenth century. The ways mechanical devices
coexist with other techniques of time tracking will be explored;
sundials for example are devices with which interactions may create
tensions or generate hybridization. Keeping a global perspective in mind
will also be useful in grasping the interactions between different
cultures and techniques of timekeeping.
Preference will be given to proposals that seek to integrate technical,
cultural and social analyses of timekeeping devices and their use,
touching upon themes such as the following:
1) Production and use-value: how is use-value determined and
integrated into the conception of watches by clockmakers? How do
clockmakers and customers negotiate? How are the usage and properties of
watches presented in technical manuals and in the leaflet literature
accompanying the marketing of watches?
2) The watch as sensory object: how do shapes, images, sound
systems and carry-on modes convey information about the usage and
reception of watches?
3) Timekeeping and daily practices: how have alarm clocks, pocket
watches and table clocks contributed to the establishment of various
forms of temporal coordination? In which practices is the use of
timekeeping devices noticeable (working, cooking, traveling,
administration, etc.) and how have these practices contributed to
elaborating “complications” in clock systems?
Abstracts (max. 1000 characters) along with a CV should be sent to gianenrico.bernasconi@unine.ch and susanne.thuerigen@ kunstgeschichte.uni-muenchen. de
by April 21st, 2017 at the latest. Presentations and discussion will be
conducted in French or English. Housing and travel fees will be paid
for. The symposium will lead to a publication.
Organizers: Gianenrico Bernasconi (University of Neuchâtel), Susanne
Thürigen (Junior Research Group “Premodern Objects. An Archaeology of
Experience“, Elite Network of Bavaria / Ludwig Maximilian University of
Munich)
+++
CFP : Histoires matérielles du temps : Objets et pratiques, XIVe-XVIIIe siècles
(La Chaux-de-Fonds, Musée international d’horlogerie, 30 novembre – 1er décembre 2017)
L’historiographie de la mesure du temps se caractérise
traditionnellement par une dichotomie entre des recherches consacrées à
l’évolution des dispositifs techniques et d’autres qui concernent les
cultures et les usages du temps. Les premières s’intéressent au
perfectionnement des mouvements mécaniques des horloges, des pendules et
des montres portatives, à la biographie des grands horlogers, à l’étude
des savoirs techniques et de l’organisation de la production. Les
secondes examinent les formes d’organisation et de coordination
temporelles et leur intériorisation. Une des conséquences majeures de
cette dichotomie est la rareté des études prenant en compte l’influence
des facteurs sociaux et culturels sur la configuration des dispositifs
techniques, ou interrogeant à l’inverse les cultures et les pratiques de
la mesure du temps à partir de l’analyse des objets. L’étude de la
consommation des montres de poche et des horloges s’est en outre
développée autour de la question du luxe, tandis que les gestes, les
pratiques et les interactions sociales inhérentes à l’usage de ces
dispositifs matériels étaient généralement négligés.
Le colloque entend contribuer à réunir ces deux approches en prenant
horloges de table, montres portatives, chronomètres de marine, montres
de carrosse, réveils, montres à tact, sonneries et aiguilles, etc.,
comme point de départ d’une réflexion conjointe entre les spécialistes
de l’histoire de l’horlogerie et ceux qui étudient l’histoire sociale et
culturelle du temps.
Cette histoire du temps par l’objet est susceptible d’ouvrir de
nouvelles perspectives à propos des processus d’innovation ou de
coordination temporelle via la mise en relation de dispositifs
matériels, d’individus, de savoirs et d’institutions. Il ne s’agit donc
pas de restituer les étapes d’une marche modernisatrice du temps
mécanique, mais d’interroger la diversité des temporalités. Les objets
permettent de saisir concrètement comment la mesure du temps organise
les pratiques quotidiennes de coordination temporelle et informe les
modes d’observation des phénomènes naturels ; ils permettent de
comprendre les rapports entre les horlogers et leurs clients à travers
l’analyse des archives de la production et de la consommation, d’attirer
l’attention sur les modes d’intériorisation et de communication du
temps à travers l’étude des formes des boîtes, des images qui les
ornent, et des dispositifs visuels, sonores et tactiles qui signalent
l’heure.
Le colloque se propose d’aborder ces questions dans une perspective de
longue durée, depuis l’apparition des premiers systèmes mécaniques de
mesure du temps au Moyen Âge jusqu’aux prémisses de l’industrialisation
au XVIIIe siècle. On explorera aussi la manière dont les dispositifs
mécaniques cohabitent avec d’autres techniques de détermination du
passage du temps, comme les cadrans solaires, avec lesquels ils peuvent
entrer en tension ou générer des hybridations, et on adoptera une
perspective globale permettant de saisir les interactions entre les
différentes cultures et techniques de la mesure du temps.
Seront privilégiées les propositions associant les analyses techniques,
culturelles et sociales des dispositifs de mesure du temps et de leur
usage, par exemple autour des thèmes suivants :
1) Production et valeurs d’usage : comment les valeurs d’usage
sont-elles identifiées et intégrées par les horlogers dans la conception
des montres ? Comment horlogers et consommateurs négocient-ils ?
Comment les propriétés des montres et leurs usages sont-ils présentés
dans les prospectus techniques et dans la littérature de consommation
qui accompagnent la commercialisation des montres ?
2) La montre, un objet sensible : comment formes, images, sonneries
et modes de portage nous informent-ils sur les usages et la réception
des montres ?
3) Mesure du temps et pratiques quotidiennes : comment réveils,
montres de poche et horloges de table ont-ils participé à la mise en
place de coordinations temporelles ? Dans quelles pratiques
remarque-t-on l’usage de dispositifs de mesure du temps (travail,
cuisine, voyage, administration, etc.), et comment ces pratiques
ont-elles contribué à l’élaboration des « complications » horlogères ?
Les propositions (max. 1000 signes) accompagnées d’un CV devront être envoyées au plus tard le 21 avril à gianenrico.bernasconi@unine.ch et susanne.thuerigen@ kunstgeschichte.uni-muenchen. de.
Les communications et les discussions auront lieu en français ou en
anglais. Les frais de voyage et d’hébergement seront pris en charge. Le
colloque donnera lieu à une publication.
Organisateurs : Gianenrico Bernasconi (Université de Neuchâtel), Susanne
Thürigen (Groupe international de jeunes chercheurs « Objets
prémodernes. Une archéologie de l’expérience », Elite Network of Bavaria
/ Université Louis-et-Maximilien de Munich)